ONPL : un nouveau directeur musical à partir de la rentrée

Ce n’est pas votre première rencontre avec l’Orchestre National des Pays de la Loire…

En effet. Je l’ai dirigé plusieurs fois. Notre première rencontre date d’il y a une quinzaine d’années pour un programme qui intégrait notamment une pièce du jeune compositeur Garrett Byrnes. J’étais à la fois très enthousiaste et un peu inquiet, car diriger pour la première fois un orchestre autour d’une pièce contemporaine n’est pas ce qu’il y a de plus simple. Cela s’est cependant très bien déroulé. J’ai tout de suite senti une connexion avec l’orchestre, qui offre une combinaison idéale entre rigueur et souplesse, et cela s’est confirmé à chaque fois que j’ai été invité. J’ai notamment le souvenir d’une tournée exceptionnelle en région des Pays de la Loire autour de la 5e Symphonie de Beethoven, en 2012.

Comment envisagez-vous votre première saison à la tête de l’ONPL ?

En tant que directeur musical, j’ai une responsabilité tout autre que celle de simple chef d’orchestre invité. Il s’agit à la fois d’être au service de la collectivité en rendant la musique classique accessible sur tout le territoire, et de développer les qualités de l’orchestre en mettant les musiciens en confiance pour qu’ils se sentent inspirés. La musique est d’ailleurs, selon moi, plus une affaire d’émotion que d’intellect. J’espère que l’on ressentira cette approche dans la nouvelle saison, qui est très ambitieuse pour l’orchestre. Nous allons toucher à presque tous les styles : du répertoire purement classique à des œuvres plus contemporaines, avec un accent mis sur la musique française, fil rouge de cette édition. 

Y a-t-il des concerts qui vous enthousiasment particulièrement ?

Tous (sourire) ! C’est comme au début d’une histoire d’amour. Il y a une excitation, une montée d’adrénaline à l’idée de partager tous ces moments avec l’orchestre, et bien sûr avec le public. Je peux tout de même citer "La soirée américaine", avec des œuvres de Leonard Bernstein, George Gershwin et Wynton Marsalis, qui sera une première française ! Les musiciens de l’ONPL accompagneront un big band et un pianiste swing, un vrai challenge pour eux, qui élargira leurs horizons. C’est un programme que j’ai déjà dirigé avec d’autres musiciens et à chaque fois le résultat, à mi-chemin entre le jazz et le classique, est incroyable.

Rendre la musique classique accessible à des gens qui ne la connaissent pas forcément bien, c’est important pour vous ?

Bien sûr. Ces 20 ou 30 dernières années, la musique classique a pu parfois s’éloigner d’un rapport simple au public, comme si vous deviez avoir des connaissances ou une culture spécifique pour pouvoir l’apprécier. Avec l’ONPL, nous sommes au cœur de la vie culturelle régionale. Nous allons donc refléter la diversité des gens des Pays de la Loire, quels que soient leurs âges, leurs cultures ou leurs lieux d’habitation. En tant qu’institution culturelle, nous devons créer un toit émotionnel sous lequel tout le monde devra se sentir chez soi. 

Et concrètement, comment allez-vous mettre en œuvre cette diversité pour toucher plus de gens ?  

Cela va se traduire, par exemple, par des concerts à destination des étudiants, des actions de médiation culturelle dans les lycées, ou encore des projets intégrant des musiciens amateurs. L’idée est d’expérimenter la musique classique dans sa forme la plus émotionnelle. Et nous sommes preneurs des retours du public. S’il n’aime pas, qu’il nous le dise, on fera autrement ! Cet échange est très important pour nous, tout en ne perdant pas de vue notre objectif principal : faire de l’ONPL le n°1 des orchestres engagés dans leurs territoires en France !