05 novembre 2024
En Pays de la Loire, le fret ferroviaire était évalué́ en 2016 à moins de cinq millions de tonnes, contre 174 millions en mode routier, soit moins de 3 %*. Et pourtant ce mode de transport représente de multiples avantages, il permet d'acheminer de grandes quantités de marchandises sur de longues distances, dans de bonnes conditions de sécurité, et de façon écologique grâce à de faibles émissions de CO2, tout en décongestionnant les routes. Quels sont donc les contraintes à lever et les leviers à actionner pour développer le fret ferroviaire en Pays de la Loire ? C'est pour répondre à ces questions que la Région, initie, dans le cadre de son Plan de relance, et en copilotage avec SNCF Réseau, la réalisation d'une étude qui se déroulera en 2021.
* La part du fret ferroviaire à l'échelle nationale s'élève à environ 9 %.
Adhésion des acteurs au projet régional
En amont de cette étude, la collectivité régionale a convié tous les acteurs régionaux du secteur à une conférence, afin d'expliquer l'intérêt et les enjeux, et partager les grandes lignes de son cahier des charges. Gestionnaires d’infrastructure, chargeurs, entreprises ferroviaires, Grand Port maritime Nantes - Saint-Nazaire, Chambre régionale de commerce et d'industrie… Au total, une cinquantaine de personnes a assisté à la conférence, en ligne. Pour Roch Brancour, vice-président de la Région des Pays de la Loire en charge des mobilités, « les échanges ont fait ressortir une réelle adhésion de la part des participants. Le fret ferroviaire mobilise beaucoup d’attentes des territoires, l’étude menée doit surtout identifier les besoins des différents acteurs et d'élaborer in fine des pistes de développement. »
Diagnostic et plan d'actions
L'étude débutera en mai 2021, pour une livraison des résultats mi-2022. Elle permettra d'affiner les connaissances des flux entrants et sortants en fonction des marchés, département par département, de recenser les sites potentiellement concernés, les infrastructures et services existants. « Il ne s'agira pas d'une énième étude sur le sujet », précise Roch Brancour, « mais bel et bien d'un travail destiné à définir une réelle stratégie accompagnée d'un plan d'actions opérationnelles et d'une méthodologie. » Depuis plusieurs années, les Pays de la Loire ne font en effet plus partie des grands axes du fret ferroviaire. Alors que dans le passé, on recensait plus de 150 installations terminales embranchés (raccordement privatif au réseau ferré national), aujourd'hui, ne demeurent que 34 sites sous convention d’embranchement et 20 sites générant du trafic ferroviaire. « L'ambition n'est pas d'opposer la route au rail, mais plutôt de trouver des solutions mixant rail et route ».
Un contexte favorable
Même si elle n'a pas autorité en matière de fret ferroviaire, la Région des Pays de la Loire accompagne déjà financièrement les entreprises désireuses de se raccorder au réseau national. Aujourd'hui, elle souhaite aller plus loin, en fédérant les acteurs régionaux et coordonnant les actions. Son ambition est de faire émerger un club d'entreprises motivées par un report modal, car les institutions, seules, ne pourront rien. Cette étude intervient dans un contexte ferroviaire favorable avec des appuis de l'alliance 4F (Fret Ferroviaire France du Futur), de la loi d'orientation sur les mobilités, du Plan de relance national du fret, avec notamment ses 250 millions d'euros en faveur des infrastructures du fret ferroviaire. Le projet s’inscrit également dans une concertation interrégionale, considérant le développement du fret et de la logistique comme un véritable enjeu de la transition écologique.